Laurent Gineste, 23 ans, ajusteur, fut porté disparu lors du naufrage – le navire est torpillé par un sous-marin autrichien – du cuirassé Léon Gambetta le 27 avril 1915 [voir l’histoire complète sur wikipedia]. 700 matelots périrent ce jour en Adriatique, ce qui fait de ce torpillage une des pires catastrophes survenue à la Marine Nationale.
Une lettre d’un survivant, envoyée quelques jours après à ses parents, permet de connaître les circonstances du drame.
Lettre d‘Albert Cazabat
« Chers parents
Je vous ecris pour vous donner de mes nouvelles qui sont toujours bonnes et je souhaite que ma carte vous trouvera de même. En ce moment nous sommes à Siracuse comme vous avez pu le voir sur les lettres que je vous ai déjà envoyé nous sommes logés à une caserne de biffin dans la ville même nous sommes coucher dans des lits. Nous mangeons pas trop mal nous avons un quart de vin part repas et comme macaroni nous mangeons quelque chose. Voilà trois jours que nous sommes là et nous y resterons jusqu’à la fin de la guerre ou jusqu’à t’en que l’Italie si mette. Pour le naufrage je pourrai vous en faire le récit sa c’est passée vers une heure ½ je dormai dans mon hamac lorsque une formidable explosion me projette en bas je me relève puis je monte l’échelle des officiers qui se trouve juste en face de mon hamac à moitié échelle une seconde explosion me projete en bas de l’échelle par le déplacement d’air, de toute part dans les batteries des cris parte enfin pour la deuxième fois je remonte l’échelle lorsqu’une trombe d’eau lancée en l’air part l’explosion me tombe dessus j’arrive sur le pont le bateau commencé à prendre de la gite à babord je me mets a descendre l’échelle de combat qui se trouve le long de la coque pour me jeter à l’eau mais je pensé que le bateau couler pas trop vite je remonte l’échelle et vais voir si aux boués lumineuses y avait du monde je vois qu’il y avait pas moyen ils étaient déja une vingtaine dessus
il nous dit sauvait vous comme vous pouvez Vive la France et tranquillement il se met à fumée la cigarettes
je reviens au milieu juste l’amiral sorté en chemise et demande « Qu’est qu’il y a les enfants c’est rien ». Je continue et au milieu il y avait le lieutenant Lefèvre qui essayait de mettre la chaloupe à l’eau alors voyant qu’il y avait rien à faire il nous dit sauvait vous comme vous pouvez Vive la France et tranquillement il se met à fumée la cigarettes ainsi que d’autres officiers. Moi je saute de la chaloupe je vais au canots a babord et je vois qui mette une baleinière a l’eau je donne la main au moment ou on aller réussir le canots ou il y avait la baleinière chavire et juste je me trouve pris dessous ainsi que six matelots alors dans effort nous soulagons le canots qui se retourne et finalement tombe a l’eau alors je me jette a la mer et au bout de 100 ( ? ) je rattrappe le canots qui commencait déjà a se diriger sur un feu qu’on voyait de toute part des cris partait « sauvez-moi, maman » d’autres cris « Vive la France » en route on ramasse tout ce qui se trouve la et nous nous éloignons du bateau qui dans deux minutes va disparaître dans un nuage de vapeur. Alors commence les heure d’angoisse de suite on cherche des seau pour vidée l’eau enfin on a le bonheur d’en trouver un au fond du canots. Alors un avec le seau l’autre avec un bonnet et un autre avec son souliers se mette a vider l’eau le canot est crèver a deux endroit et il fait au moins 5 ( ou 1 ? ) tonne d’eau a l’heure enfin le petit jour commence a paraitre au joie nous voyons que c’était la terre qui était a dix mille de nous alors sa nous donne du courage et nous continuons a souqué sur les avirons par moment l’eau embarque a bord et n’est obliger de mettre les bras tout le long pour pas que sa embarque vous pensez 108 hommes dans une embarcation qui était faite pour 58 hommes seulement enfin nous faisions des signaux aux phare avec une chemise au bout d’un aviron et a un mille de la terre une embarcation vient a nous alors nous embarqons une vingtaine dedans et elle nous remorque jusqu’à terre ou nous débarquons vers 9 heures du matin nous étions presque tout nus les bonnes femmes pleurait elle nous donnai du pain et des pantalons un matelots Italiens nous conduit au sémaphore et on nous donnens a manger et des monsieurs viennent nous voir et nous portens des cigarettes
vous pensez 108 hommes dans une embarcation qui était faite pour 58 hommes
a 3 heures de l’après-midi 3 torpilleurs Italiens arrivent a toute vitesse pour nous porté des effets et l’on s’habille en marins Italiens le soir on nous donne une couverture pour deux et l’on se coucher, le lendemain un transport Italien nous prend pour nous menés a Siracuse en se dirigeant vers le transport nous passons devant 58 cadavres repecher en mer par les torpilleurs Italiens, et a bord nous rencontrons deux survivants qu’ils ont repecher a trois heures de l’après-midi nous embarquons a bord du transport au moment de passer la coupé le 1er maître qui s’est sauvé salue et dit les rescapés du Léon Gambetta alors l’officier rend le salue et lui répond « Non les héros du Léon Gambetta » a bord on nous donnes le café et a 10 heures une délégation va assister a l’enterrement des camarades a terre ou un discours est prononcé par le maire du pays a deux heures tout le monde est de retour a trois heures on appareille pour Siracuse en cour de route on est bien traiter par les officiers Italiens qui nous donnes des cigarettes et du savon pour se laver le lendemain a 5 heures on mouille a Siracuse ou l’on débarque a 8 heures en débarquement des ovations partent de toutes part en arrivant au quai des aplaudissement s’en vont de tout cotés l’on nous fait alligner et en route une fois franchie la grille nous sommes déborder les femmes nous saute au cou nous embrassez les hommes nous donnens le bras et des cris de « Vive la France » partent de partout alors nous répondons « Vive l’Italia »
J’arrive a la caserne portée par le monde avant de rentrer un bon vieil me saute au cou et m’embrassez et il voulait que je boive un verre avec lui enfin je rentre et l’on nous donnens nos lit et je pense j’ai passer une bonne nuit le lendemain réveil a 7 heures et le soir l’on nous a laissé sortir accompagnée par un sergent pour 4 hommes depuis nous sommes la ou l’on dort et l’on mange des civils viennent nous porté des cigarettes et des cigares, le colonel nous a féliciter ainsi que les officiers du courage que l’on avait eu. Voilà je pense tout ce que je peux vous renconter de ce qu’ils nous ait arriver je pense que vous vous être pas trop fait de mauvais sang et sa serait pas la peine qu’a je suis en bonne santé je vous dirai que pour le moment nous manquons un peut de tout mais dans quelque j’espère qu’on sera monter. Rien plus a vous direz si c’est de pas vous faire de mauvais sang car je suis en bonne santé et j’espère que ma lettre vous trouvera de même a tous.
Votre fils qui vous embrasses
et à bientôt
Albert Cazabat
(source à préciser)